La qualité de l’eau, une priorité !

L’eau est le produit de consommation le plus contrôlé en France

L’Agence régionale de santé (ARS) recherche désormais de nouveaux composés chimiques, dérivés d’un herbicide, pour accentuer encore plus le principe de précaution.

En effet, depuis  le 1er janvier 2021, le contrôle sanitaire de la qualité des « eaux potables » a été élargi à de nouvelles molécules. Afin d’améliorer les connaissances sur la qualité de l’eau de consommation et protéger la santé de la population, les agences régionales de santé intègrent régulièrement  la recherche de nouveaux métabolites de pesticides dans le contrôle sanitaire.

Ainsi, l’ARS Hauts-de-France vérifie, comme le prévoit la réglementation européenne, deux nouvelles substances recherchées lors des contrôles que sont la chloridazone desphényl et la chloridazone-méthyl-desphényl, des métabolites du chloridazone. Cet herbicide était essentiellement utilisé pour la culture de la betterave. Avec ces nouvelles analyses, 60 communes des Hauts-de-France sont placées « en surveillance renforcée ». Les analyses réalisées ont montré la présence de ces métabolites de chloridazone dans l’eau de forage qui dessert l’agglomération, notamment le champ captant de Précy-sur-Oise.

Et pourtant, avec une teneur en métabolites supérieures à 0.1µg/L pour le territoire creillois, l’eau du robinet n’est pas jugée impropre à la consommation.

On vous explique tout !

Le sujet du dépassement des limites de qualité fixées pour l’eau potable fait l’objet, depuis plus d’un an, d’un suivi attentif de la part de votre intercommunalité en lien avec les autorités sanitaires et le délégataire. Dans un communiqué de presse l’ARS précise que :  

«  La valeur de 0,1 µg/L, dite « limite de qualité » est une valeur environnementale (et non une valeur sanitaire) établie au niveau européen. Une eau contenant des teneurs en métabolites supérieures à 0,1 µg/L est donc qualifié de « non conforme » au regard de cette valeur environnementale, mais elle n’est pas forcément impropre à la consommation. […] L’eau pourra donc continuer à être consommée dans ces communes. Afin de respecter l’objectif environnemental de 0,1 µg/L, qui vise à réduire la présence de ces résidus de pesticides au plus bas niveau, les responsables de la qualité de l’eau devront travailler à la mise en place de mesures curatives dans les 3 ans ».

Face à cette situation, l’Agglomération a interrogé l’ARS sur les conséquences de cette présence dans l’eau. Cette dernière, a confirmé que l’eau restait consommable pour tous les habitants.


Eau

Qu’est-ce qu’un métabolite ?

Les métabolites sont des molécules issues de la dégradation des pesticides. En clair: lorsqu’ils se diffusent dans l’environnement, les pesticides se fragmentent et se recombinent. Chaque produit phytosanitaire peut ainsi engendrer plusieurs nouvelles molécules. Exemple le chloridazone devient le chloridazone desphényl.

Qu’est-ce que la chloridazone ? En retrouve-t-on dans l’eau ?

La chloridazone est un pesticide qui a été utilisé principalement dans la culture des betteraves jusqu’en décembre 2020. L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), chargée de l’évaluation des risques dans le domaine des denrées alimentaires, indique que la chloridazone ne présente aucun potentiel cancérigène ou mutagène pour l’Homme.

L’ARS Hauts-de-France recherche la chloridazone lors du contrôle sanitaire de l’eau du robinet depuis plus de 10 ans. Ce pesticide a été ponctuellement détecté dans tous les départements, en quantité très limitée et toujours inférieure à 0,1 microgramme par litre (μg/L). Il n’y a jamais eu d’alerte sanitaire en Hauts-de-France sur la chloridazone dans l’eau du robinet, ni de restriction de la consommation de l’eau pour cette raison.

Pourquoi recherche-t-on ces métabolites de pesticide maintenant ?

Chaque année, l’ARS Hauts-de-France réalise plus de 22 000 prélèvements et analyses d’eau de consommation, sur plus de 6 000 points de surveillance répartis dans toute la région. Près de 800 substances sont recherchées lors de ces contrôles, faisant ainsi de l’eau du robinet l’aliment le plus contrôlé. L’Union Européenne et le Ministère de la santé ont demandé aux ARS fin 2020 de rechercher de nouvelles substances, parmi lesquelles les métabolites de pesticides pertinents. Avec un objectif clair : renforcer, encore et toujours, les connaissances permettant de garantir la qualité et la sécurité de l’eau que nous consommons. Dès lors que ces métabolites ont été classés par l’ANSES comme devant faire l’objet d’une attention particulière, l’ARS Hauts de France les a intégrés en janvier 2021 dans la liste des substances recherchées dans l’eau du robinet.

Qu’est-ce que la « limite de qualité » (0,1 μg/L) ?

La « limite de qualité » (0,1 μg/L pour les métabolites) est uniquement une valeur environnementale (et non une valeur sanitaire) établie au niveau européen. Comme son nom l’indique, cette « limite de qualité » a pour objectif de réduire la présence de ces résidus de pesticides au plus bas niveau de concentration dans l’eau. Une eau contenant des teneurs en métabolites supérieures à 0,1 μg/L est qualifié de « non conforme » au regard de cette valeur environnementale, mais elle n’est pas forcément impropre à la consommation. La consommabilité de l’eau est établie au regard d’une autre valeur, fixée par l’ANSES : la valeur sanitaire maximale (Vmax).

Qu’est-ce qu’une « valeur sanitaire maximale » ?

La valeur sanitaire maximale (Vmax), c’est-à-dire le taux de métabolite au-delà duquel l’eau pourrait présenter un risque pour la santé et ne peut plus être consommée, n’a pas encore été établie par l’ANSES pour les métabolites de la chloridazone. L’ANSES note par ailleurs que lorsqu’une Vmax est établie pour des métabolites, celle-ci est, dans la très grande majorité des cas, supérieure ou égale à celle de sa substance active (la Vmax pour la chloridazone est de 222 μg/L).


Pour plus d’informations :

  • ARS FAQ
  • Les résultats des contrôles sanitaires, commune par commune, sont disponibles en mairie par voie d’affichage ou consultable sur le site internet du ministère de la Santé